Les Heures souterraines

31 janvier 2015

Les Heures souterraines de Delphine de Vigan

Offert par l'adorable Lathelize, ce livre que j'avais croisé de nombreuses fois sur les étales des librairies et qui ne me tentait pas vraiment, m'a captivée et profondément touchée. Le sujet n'est pas des plus gai, il parle de l'enfermement des êtres, de la souffrance que chacun peut subir, des faiblesses du quotidien, des blessures qui petit à petit peuvent faire s'écrouler un Homme. Chacun peut s'y reconnaitre dans ses heures sombres. J'ai été terriblement émue par les deux personnages du roman: Mathilde et Thibault. Au fur et à mesure du roman, je n'avais qu'une envie: les rencontrer et répondre à leur détresse. Delphine de Vigan est vraiment une auteure de talent; elle a une écriture sensible et met les sentiments à vif. J'avais déjà été bouleversée par Rien ne s'oppose à la nuit et No et moi; ce roman-ci n'échappe pas à sa plume délicate et incisive.

Quatrième de couverture: "Mathilde et Thibault ne se connaissent pas. Au coeur d'une ville sans cesse en mouvement, ils ne sont que deux silhouettes parmi des millions. Deux silhouettes qui pourraient se rencontrer, se percuter, ou seulement se croiser. Un jour de mai.

Les Heures souterraines, qui fut finaliste pour le prix Goncourt, est un roman vibrant sur les violences invisibles d'un monde privé de douceur, où l'on risque de se perdre, sans aucun bruit."

Extrait choisi: " Des femmes et des hommes comme Mme Driesman, il en a vu des centaines. Des femmes ou des hommes que la ville abrite sans même le savoir. Qui finissent par mourir chez eux et que l'on découvre quelques semaines plus tard, quand l'odeur est trop forte ou que ls vers ont traversé le plancher.

Des hommes ou des femmes qui parfois appellent un médecin, simplement pour voir quelqu'un. Entendre le son d'une voix. Parler quelques minutes.

Au fil des années, il a appris à reconnaître l'isolement. Celui qu'on ne voit pas, caché dans des appartements miteux. Celui dont on ne parle pas. Parce que les Mme Driesman passent parfois des mois sans que personne ne se rende compte qu'elles n'ont même plus la force d'aller chercher leur retraite à la Poste.

Aujourd'hui quelque chose l'atteint, de plein fouet, il n'arrive pas à mettre la distance nécessaire entre lui et cette femme.

Il la regarde et il a envie de pleurer."

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