U.V.

30 juin 2015

U.V. de Serge Joncour

J'ai acheté ce roman sur les conseils d'une amie. Elle avait bien aimé, elle était enthousiaste et m'avait tellement fait l'article que je ne pouvais pas y couper. Ma curiosité était piquée. J'ai donc foncé chez mon libraire local pour le commander. Je n'ai pas pu le lire tout de suite, parce que j'avais pris des livres à la bibliothèque et puis je lisais un peu moins (vous savez cette période mai juin ou on a tout juste le temps de respirer). Bref j'ai commencé le livre un peu en pointillé, parce que très occupée et puis il faut dire que le style est assez particulier. Au bout d'une bonne dizaine de pages, j'ai été envoûtée par le récit. Le style qui m'avait un peu surprise au début m'a vraiment plu; l'histoire aussi m'a passionnée. Tout au long de ma lecture, je n'ai cessé de penser au film " le talentueux Monsieur Ripley". Il y a effectivement beaucoup de similitudes: le décor du bord de mer, du farniente, un grand séducteur qui vient troubler l'ordre établi et une inquiétude qui grandit au fur et à mesure des pages qui défilent. Si vous ne savez pas quoi emporter pour la plage, je vous le conseille vivement; c'est distrayant, stylé et très agréable à lire.

Quatrième de couverture: "Une villa, sur une île, au plus fort de l'été.Un jour, un inconnu surgit, il se prénomme Boris. Il vient rendre visite à Philip, son vieil ami du lycée. Seulement Philip n'est pas là. Il n'arrivera que demain, après demain au pire, on ne sait pas. Courtois, homme avisé et sûr de lui, Boris s'installe. Rapidement. Très rapidement. Il se fond tellement au décor qu'il s'avère le convive parfait, l'élément distrayant. Ravis, charmés, et même manipulés à leur insu, tous se laissent happer par son terrible pouvoir de séduction. Seul André-Pierre a décidé de se méfier. Il n'aime pas ce genre de type, balnéaire et bronzé. Et puis pourquoi Philip n'arrive-t-il pas? Pour lui tout alimente l'inquiétude, jusqu'à cette canicule qui entête, qui échauffe les corps avant les esprits. Jamais il n'a fait aussi chaud, jamais la mer n'est apparue aussi désirable et haute, juste là, en bas des marches, par où Philip arrivera.

Patiemment Joncour assemble ses pièces, maîtrise le volume des cris et les sautes de calmes. Highsmith rôde non loin. Cahbrol rit dans le jardin d'en face."

Extrait choisi: "La question du dîner ne se posa même pas. Du moins il y fut vite répondu. La mère goûtait la présence de cet ami de Philip comme les prémices de l'arrivée de son fils, une confondante anticipation qui la comblait d'avance. Ce garçon-là symbolisait l'imminence des retrouvailles, le retour du fils prodigue, d'autant qu'elle comptait bien en profiter pour le faire parler un peu, éclaircir quelques fragments de mystères subsistaient à son propos, ces absences et ces phrases troubles qui jalonnaient son parcours.

Il ressentit comme une gêne de la savoir si vite acquise, d'emblée elle lui avait la bise, et lui avait longuement parlé en lui tenant le bras. Dans ce chemin que font les êtres l'un vers l'autre, il n'avait pas l'habitude d'être devancé. L'ultime exotisme venait de la configuration familiale, ce schéma des êtres où ils sont plus dociles que jamais, plus vulnérables aussi, plus prenable."

Posté par lalaure à 08:33 - Commentaires […] - Permalien [#]