La dernière conquête du major Pettigrew

La dernière conquête du major Pettigrew de Helen Simonson

Un bon moment que ce livre me tentait. Je l'ai aperçu dans plusieurs librairies et vitrines. Quand je me suis décidée à l'acheter, je me suis rendue compte qu'il était sur les étagères de ma bibliothèque! Tant pis! J'ai eu un peu de mal à rentrer dans le roman. Je ne devais pas être bien en condition au début. Et puis au bout d'une vingtaine de pages, j'ai commencé à mieux percevoir le village de Edgecombe Saint Mary et ses habitants. L'histoire n'a rien de sensationnel; mais j'ai été touchée par sa délicatesse, les petits détails croustillants, les états d'âme et les réactions des personnages. S'il ne m'a pas fait rire aux éclats, ce roman m'a pourtant fait sourire à de nombreux passages. L'histoire d'amour du major est vraiment touchante; elle ressemble à une première fois, un amour adolescent, une histoire interdite. Et puis au fil des chapitres, l'humour anglais prend tout son sens, la situation dégénère et part en vrille. Pour résumer, j'ai trouvé le roman charmant avec un brin de naïveté et de folie.

Quatrième de couverture: "A Edgecombe Saint Mary, en plein coeur de la campagne anglaise, amour courtois et tasse dethé sont de rigueur! Mais quand un flegmatique major s'amourache d'une modeste Pakistanaise, les langues se délient et les collets montés frémissent...

Confrontés aux préjugés des villageois, où le rascisme ordinaire sévit tout autant dans les soirées privées que sur les bancs de la messe, les obstacles pour leur amour seront nombreux... Un roman à déguster avec scones et marmelade."

Extrait choisi: " Je ne vais pas vous faire le numéro où je vous prends pour le majordome alors que j'aurais affaire à Lord Untel et Untel, fit-elle en lissant sa jupe noire. L'étoffe en était onéreuse, mais d'une brièveté inattendue. Elle portait une veste de tailleur tout aussi noire, ajustée et sans rien en dessous - ou du moins, à première vue, n'y avait-il pas trace de chemisier sous ce décolleté qui, en raison de sa taille et de ses talons vertigineux, était presque à hauteur d'yeux du major.

Je m'appelle Pettigrew, fit-il. Il répugnait à rien révéler de plus tant qu'il n'y était pas obligé. Il en était encore à se remettre du choc de cet assaut de voyelles américaines et de l'éclair de ces dents d'une blancheur invraissemblable.

Eh bien, cela confirme déjà que je suis au bon endroit, en conclut-elle. Sandy Dunn. Je suis une amie de Roger Pettigrew.

Le major envisagea de nier la présence de son fils.

Je crois, qu'en ce moment, il s'entretient avec sa tante, dit-il, se tournant à demi vers le vestibule grand ouvert comme si, d'un simple coup d'oeil, il allait réussir à photographier du regard la foule invisible du premier étage. Je dois peut-être aller vous le chercher?

Oh, indiquez-moi juste grosso modo où il se trouve, fit-elle, et elle passa devant lui. Ce sont des lasagnes que je sens là? Jemeurs de faim.

Je vous en prie, entrez.

Merci, lui lança-t-elle sans se retourner. Ravie de faire votre connaissance Monsieur Pettigrew.

Monsieur le major, en réalité..., rectifia-t-il, mais elle était déjà partie, dans le claquement de ses talons aiguilles sur le carrelage vert et blanc d'un goùt tapageur. Elle laissa flotter derrière elle un sillage de parfum citronné. Qui n'était pas déplaisant, songea-t-il, mais ne suffisait guère à compenser les manières effarantes du personnage."

Comments

[lounatine]

Et bien, je regarderai à la bibliothèque s'il y est. Merci pour le partage!

[phila]

Effectivement, rien "d'extraordinaire" dans cette histoire mais je trouve qu'on prend vite le rythme des habitants du village et c'est assez amusant et surprenant de voir que des choses du quotidien ont finalement plus d'importance que celle qu'on leur donne habituellement et que cela fait du bien!

J'ai bien aimé ce rythme, ces descriptions et cette histoire pleine de "fraîcheur"...