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Selon Pépite
24 novembre 2012

Saules aveugles, femme endormie

Saules aveugles, femme endormie d'Haruki Murakami

C'est le premier livre que je lis de cet auteur et j'ai beaucoup aimé, même si j'ai mis du temps à le lire (j'ai été pas mal occupée tant au bureau qu'à la maison). Sentiments, poésie, émotions et rêves se mélangent au fil des nouvelles. La variété des sentiments et des émotions est touchante de vérité. La succession de nouvelles est très agréable à lire. Aucune histoire ne se ressemble, le seul point commun est le décor (encore que certaines se passent aussi à l'étranger) qui est le Japon et la sensibilité de ses habitants. La poésie n'est pas l'écriture mais dans les histoires, les personnages, la façon dont ils évoluent et même dans les évènements aussi surnaturels soient-ils. Habituellement je n'apprécie pas les romans fantastiques, mais les nouvelles d'Haruki Murakami reposent sur de véritables sentiments humains. C'est ce qui m'a beaucoup touché dans ce livre: l'authenticité des sentiments, la justesse (sans perfection aucune) et la délicatesse. Ces nouvelles sont des tranches de vies, des tranches de rêveries, des tranches d'illusions; Haruki Murakami en a extrait l'essence même.

Résumé de la quatrième de couverture: "Conteur hors pair, Haruki Murakami explore dans vingt-trois nouvelles délicatement ciselées, une multitude de mondes oscillant perpetuellement entre le réel et le rêve. Parmi ces vies suspendues, de troublants portraits: un homme d'affaire hanté par son premier amour, un couple adultérin réfugié sur une île grecque, un homme obsédé par les spaghettis, ou encore un gardien de nuit poursuivi par son reflet... Qu'ils guettent un présage ou un miroir, la mort ou un kangourou, tous sont empreints d'une mélancolie poétique qui fascine et résonne en chacun de nous."

Extrait choisi:

"Il sortit de la salle de bains, s'appuya contre la porte et examina la chambre. Son amie, allongée dans le lit, domait profondément. Elle n'avait sans doute rien entendu. Le visage enfoui dans l'oreiller, elle ronflotait paisiblement. Ses longs cheveux lui recouvraient les joues et atteignaient les épaules, comme un éventail précieux. Juste sous les omoplates elle avaient deux petits grains de beauté, alignés comme des jumeaux. Sur son dos, la marque plus claire de son maillot de bain était visible. La lueur de la lune pâle filtrait sereinement entre les stores, à laquelle répondait le murmure monotne des vagues. A la tête du lit, les chiffres verts du réveil flottaient. Rien n'avait changé. Sauf qu'à l'intérieur de son corps à elle il y avait cette chair de crabe. Ce soir, ils avaient partagé les mêmes plats. Simplement, elle n'en avait pas conscience.

Le jeune homme sécroula dans la chaise longue en rotin, à côté de la fenêtre, ferma les yeux et respira lentement, régulièrement. Il inspirait de l'air neuf dans ses poumons et en chassait le vieux. Il essayait d'introduire dans son corps autant d'air que possible. Il aurait voulu que tous les pores de sa peau s'ouvrent en grand. A la manière d'un réveil-matin à l'ancienne dans une pièce vide, son coeur émettait un battement rude et sec."

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Commentaires
L
Ca me donne envie de le lire!! ;-) merciiiiiiii
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M
Je ne connais pas... je vais en parler à ma bibliothécaire mercredi....
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Selon Pépite
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